Nous inaugurons une série de quelques articles sur la Chine qui est l’actrice du Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges 2013
Les Chinois sont-ils en train d’attraper les maladies de l’Occident ? Car voici qu’en quarante ans, les Chinois qui pouvaient mourir de faim et de la peste bubonique viennent de découvrir le diabète de masse. Dans des proportions alarmantes. Fini le temps où les États-Unis étaient le pays du diabète ! Désormais, la Chine prend la première place avec plus de 11,5% de personnes atteintes, soit 114 millions, c’est-à-dire le tiers des diabétiques du monde.
« Cette évolution, liée au changement des habitudes alimentaires et de mode de vie, est fulgurante« , souligne Guang Ning, du ministère chinois de la Santé, coauteur de l’étude qui livre ces chiffres alarmants (1). Chacun y va de son explication : les Asiatiques seraient plus sujets au diabète que les Européens, le diabète se remarque peu (les malades ne prennent pas de poids) Selon le journal des médecins en Chine (4 sept. 2013), la moitié de la population chinoise est intolérante au glucose ! Ce qui pourrait expliquer une faible proportion de plats sucrés dans la cuisine chinoise traditionnelle.
La question angoissante, c’est le coût évalué à 18 000 yuans (2170 euros) par an – soit pratiquement l’équivalent du revenu annuel moyen d’un citadin et par malade. Mais sans remboursement, qui peut se faire soigner, hormis ceux qui sont à l’abri par les assurances ? Sans système de santé avant 2020, les patients peuvent s’en remettre à une assurance privée, mais les finances de toute une famille sont vite englouties… Un casse-tête qui vire à la catastrophe nationale. Seulement 40% des diabétiques sont soignés.
Ainsi, les maladies non transmissibles deviennent la première cause de mortalité dans le monde, soit 35 millions de décès en 2010.
Vive la vie !
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(1) Source : P. Grangereau, Libération, 19/09/2013