Au secours : la Bretagne brûle !


Dans notre belle France des provinces, la Bretagne est célébrée comme un havre, un modèle, un lieu béni des dieux pour les touristes qui aiment les côtes de granit, les rias et les golfs, les crêpes et les pardons. Enkystée dans son finistère, elle qui fut rurale et aimait les défis depuis ses victoires sur les légions romaines, elle est sujette aujourd’hui à de très violents spasmes qui font tourner les têtes sous les chapeaux ronds.

Nos fiers Bretons qui chérissaient des idées un brin indépendantistes il y a peu, qui avaient leur télévision, leur culture locale n’ont pas assez de bras pour tirer les sonnettes de l’État français. De prestigieuses associations comme Produit en Bretagne ou Abea mobilisent ce 15 octobre les pouvoirs publics pour clamer leur désespérance.  Le gouvernement est au chevet du malade : toute une économie s’effondre, dans laquelle les acteurs étaient, à la fois, des industriels et ds agriculteurs soudés par des contrats.

Les abattoirs licencient à tour de bras par centaines de salariés dans la charrette du chômage. Hier, Gad (900 salariés), avant hier Doux (plus de 1000) et la liste s’allonge touchant les filières avicoles et même les sites de découpe du saumon chez Marine Harvest.

La désespérance est poignante à voir sur le tarmac (occupé) de l’aéroport de Brest, dans les rues des grandes villes. Dans les usines, les sirènes hurlent, les alertes incendies entretiennent ce chant lugubre d’une population bernée par des choix industriels stupides, inconséquents, érigés en modèles alors que des « illuminés » écologistes criaient déjà dans les années 1970 au crime environnemental et libéral. Il serait juste bon d’entendre un  mea culpa.

Le comble de l’hypocrisie est atteint par la fermeture des portes des Leclerc, Intermarché et Système U, ces trois mousquetaires qui ont tant contribué à étendre ce modèle économique non durable, où la vénalité des patrons paradant dans les médias (suivez la chemise bleue du fils Leclerc) a tenu lieu de justification, et ou, plus honteusement, ces mêmes distributeurs sont régulièrement traînés devant les tribunaux après avoir étranglé tant de fournisseurs. Aujourd’hui, ils osent afficher sur leurs points de vente : « la Bretagne brûle ».

Dans le genre d’inepties que l’Etat aura à redresser dans quelques années, on fait fort en ce moment à Bordeaux : au dernier Vinexpo (salon des vins de Bordeaux), la vedette était le… vin au Coca (c’est-à-dire de l’eau du robinet filtrée et adoucie, avec du sirop de sucre aromatisé au Coca et mélangée avec du vin rouge). Casino, Carrefour, Leclerc créent leur propre marque de cette mixture. A quand les appels au secours lorsque ces usines funestes qui embouteillent cette cochonnerie feront des plans sociaux et pleureront contre les lois anti-sucre qui se préparent dans les coulisses du ministère de la Santé ?

Tristesse ou colère, les zamis ?

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Sur la Bretagne, Geographica a déjà publié :

Bretagne qui pleure, Afrique qui rit

Rennes et sa rue qui donne soif



Une réponse à “Au secours : la Bretagne brûle !”

  1. Il serait peut être temps de sortir de notre modèle libéral mondialiste sans pour autant tomber dans les bras du FN… Notre avenir est ce que nous en ferons, je l’espère solidaire, humaniste et respectueux de ceux qui sont dans des situations de faiblesse.

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