Spécial Festival de géographie : les géographes à Libé (journal du 4 octobre)


Après la vue époustouflante depuis la mythique terrasse de Libé, Philippe Rousselot, Nicolas Demorand, Béatrice Vallaeys, les trois « boss » accueillent avec une copieuse équipe de journalistes dont Catherine Calvet (rubriques cartes dans le journal) nos douze apprentis d’un jour : Louis Marrou, ancien directeur du FIG (univ. La Rochelle), Marie Redon (univ. Paris-13), Armelle Choplin et Serge Weber (univ. Marne-la-Vallée), Brice Gruet (univ. Paris-12), Sophie Moreau (Paris-Ouest), Martine Tabeaud, Etienne Monin et Alexis Metzger (univ. Paris-1), Olivier Milhaud, Bertrand Pleven et Gilles Fumey (univ. Paris-4), Benoit Laborde (géographe, qui travaille au cinéma). N’étaient pas à la conférence de rédaction mais ont écrit : Frederick Douzet (Institut fr. de géopolitique), Elisabeth Dorier et Julien Dario (univ. Provence), Augustin Berque (Ehess) et Jacques Lévy (Epfl).

Louis Marrou, Marie Giraud et Béatrice Vallaeys

L’idée est de construire un journal donnant à voir qui sont les géographes, comment nous lisons le monde, pas forcément l’actualité qui déboule dans célèbre « bocal » du 11 rue Béranger, mais l’actualité qui laisse ses scories et donne à voir les choses sur le temps long.

Dans le « chemin de fer » qui est déroulé, 35 pages attendent les enquêtes, reportages, coups de gueule et coups de coeur qui vont tourner, cela s’impose aujourd’hui sur le 17ème « shutdown » américain depuis 1976. Clin d’oeil au festival de géographie de Saint-Dié qui se déroule sur la… Chine, grande puissance désormais rival ! L’équipe de géographes est jeune, de 24 à 60 ans, mais une moyenne de 33 ans ! Baptême du feu pour nombre d’entre eux.

Etienne Monin,  Armelle Choplin, Marie Redon, Serge Weber

Des sujets « froids » ont été prévus pour donner écho au Festival de géographie : un article d’Augustin Berque sur le paysage chinois, un article de Jacques Lévy sur le sens du local aux élections , une étude d’Elisabeth Dorier et Julien Dario sur les enclos de villas et rues privées à Marseille, un article qu’on m’a confié sur la cuisine chinoise, une étude de « Games of Thrones », une série américaine dont Bertrand Pleven  dit qu’elle a « une géographie réactionnaire ». Mais la rédaction qui a demandé au correspondant à Pékin, Philippe Grangereau, de faire un point chinois et d’expliquer pourquoi la diplomatie chinoise pose rarement problème contrairement à la russe, n’a pas prévu pour autant de numéro spécial Chine. Nous arrivons toutefois à la convaincre que leur rubrique Intox/Désintox pour tomber la Grande Muraille de sa superbe : une Great Wall qui serait le seul monument visible depuis la Lune : Martine Tabeaud et Alexis Metzger lui font un sort !

Pierre Raffard et Benoit Laborde

On sent vite que les trois points forts du journal sont : l’international (baptisé désormais Monde), la politique et les territoires (France, surtout) et ce qui relève de la sphère culturelle. Hors des États-Unis sur lesquels Pierre Raffard laisse un étonnant portrait de Washington, les nouvelles viennent d’Italie (la crise politique, le drame de Lampedusa). En France, la carte de la 4G fait l’objet d’une analyse de Louis Marrou , les nouvelles restructurations de la carte militaire font dynamiter bien des bastions explorés par Olivier Milhaud, la politique de G. Fioraso et ses effets délétères sur les universités par Etienne Monin, des études sur les gated communities à Marseille. Au chapitre culture, outre l’étude brillante de Bertrand Pleven, on lit des « Rebonds » de Philippe Pelletier sur les liens entre géographie et anarchisme, l’insularité de Marie Redon et le portrait d’une ville italienne (après Saint-Dié l’an dernier par J.-L. Tissier) cette année, en hommage au pape François qui y va célébrer la paix, la ville d’Assise que décrit Brice Gruet : « Une ville révolutionnaire, mais cela ne se voit pas« . Signalons deux très beaux textes et cartes de Guillaume Monsaingeon et une Longue Marche tatouée sur le dos…

L’épreuve de vérité : dans les kiosques du 4 octobre, en plein Festival de géographie. Peut-être le dernier à Saint-Dié, si les municipales le décident ?

Dans le hublot, à contre jour, la Tour Eiffel veillant au loin, Olivier Milhaud et Brice Gruet


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