Fascination des chiffres ! La forêt amazonienne compterait 390 milliards d’arbres de 16 000 espèces différentes. Dix ans de travail pour 88 institutions du monde entier ont été nécessaires pour mettre au jour le peuplement forestier et floral de ce puits tropical de dioxyde de carbone.

Ces 6 millions de kilomètres carrés représentant la surface de près de 50 Etats américains ont été scrutés pour la France des scientifiques de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), du Centre national de recherche scientifique (CNRS) et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Un travail de titan compte tenu de la diversité record des communautés d’arbres (jusqu’à 210 espèces à l’hectare en Guyane et plus de 300 au Pérou).

La répartition des espèces  montre que les palmiers dominent : des Myristicaceae (famille du muscadier) et des Lecythidaceae (famille du noyer du Brésil). Sans qu’on puisse donner d’explications à ce jour. Mais il existe 11 000 espères rares (0,12 % des arbres amazoniens) qui sont menacées par la déforestation et qui risquent d’avoir disparu avant d’avoir été décrites. Ce qui rend très fragile cette forêt dont le cinquième a disparu depuis 1970… Selon le modèle mathématique utilisé dans cette recherche, l’Amazonie compte environ 6000 espèces d’arbres rares comptant moins de mille individus ce qui les qualifient pour être considérés comme en danger d’extinction par l’International Union for Conservation of Nature (IUCN).

On dit que ce travail statistique va permettre de lutter contre la déforestation. On n’a pas la naïveté de croire ce bobard. Des études économiques, politiques et juridiques pour empêcher les firmes étatsuniennes de préempter la terre en achetant les politiques brésiliens et péruviens ou boliviens seraient sans doute plus utiles. Hélas, tout cela n’est pas chiffrable….

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Source : Science