Fiesta de géographes dans les Vosges


Un (désormais ancien) ministre, Christian Pierret, toqué de géographie, a monté il y a vingt-six ans un festival international autour de cette bonne vieille discipline… Loué soit-il ! La géographie est devenue visible, les cartes se multiplient dans les médias, les chercheurs sont invités dans des émissions de grande écoute. La ville de Saint-Dié accueille plusieurs dizaines de milliers de personnes en trois jours, sur une trentaine de sites, dont un centre de débats et conférences, un salon du livre très fréquenté et un salon de la gastronomie.

Christian Pierret (ancien ministre) et David Valence, le maire de Saint-Dié (agrégé d'histoire)
Christian Pierret (ancien ministre) et David Valence, le maire de Saint-Dié (agrégé d’histoire)

Après 25 ans de fiesta, le FIG (festival international de géographie) sort des thèmes et questions de géographie « classique » impliquant qu’on s’intéresse à des objets comme les « pays » ou les « Etats », des activités comme « le tourisme », « les transports »… pour des questions posées différemment. Cette année, la direction scientifique pilotée par Philippe Pelletier, géographe à Lyon et Béatrice Collignon, géographe à Bordeaux, propose un programme très nouveau sur les imaginaires et l’utopie. Montrant en quoi nos pratiques de l’espace sont liées aux images que nous  nous en faisons, et que toutes les sociétés et les individus s’en font.

Philippe Pelletier insiste sur le fait que le territoire n’est pas l’espace, car il implique une appropriation physique ou symbolique. L’imaginaire n’est pas ‘utopie (même si l’utopie figure dans le sous-titre) car il est du domaine du rêve, et tout le monde rêve, donc imagine quelque chose ou quelqu’un.

Les antipodes avec l’Australie (mais quel hasard !) animent typiquement l’imaginaire.

Saint DiéLe FIG verra naître un nouvel Etat, le Brozoufland, dont le principe d’un pays imaginaire permettra, à partir d’une construction plus ou moins fantaisiste, non seulement de mobiliser des idées mais aussi de redécouvrir nos propres géographies (toponymes, hymne, drapeau, fanfare, plaque d’immatriculation, etc.), et d’y réfléchir (tout cela pourquoi faire ?). Béatrice Collignon et Philippe Pelletier insistent sur l’interaction entre les festivaliers et les géographes.

Les itinéraires scientifiques sont bien balisés ici.

Des centaines de géographes tentent de vous éclairer et faire partager leur passion. Les Cafés géo, les ateliers (ne manquez pas les ateliers où vous serez invités à travailler « en salle » comme l’Atelier de prospective, l’Atelier cartographique, l’Atelier « pieds nus » pour une géographie passant par le corps, etc.) ou « en plein air » comme l’Atelier de cartographie sensible au fur et à mesure de la déambulation dans les rues de la ville, l’Atelier du rêve sur les murs de la façade sud de l’espace Copernic, l’Atelier de chasse au dahu, etc.). Certains ateliers se déroulent sur un temps limité.  D’autres sont « continus » et les festivaliers doivent s’attendre à être apostrophés dans les rues pour un instant de géographie partagée. Deux Ateliers sont animés par des étudiants (travaux étudiants de Besançon, étudiants de La Rochelle pour le rêve, plusieurs par des doctorants avancés (cartographie sensible, chasse au dahu)…

Tout le programme complet du FIG est téléchargeable sur ce lien.

A bientôt à Saint-Dié !


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