Fast food américain : le début de la fin ?


Enfin ! Coca Cola et MCDonald’s annoncent, coup sur coup, des reculs importants de bénéfices liés à des ventes en baisse partout dans le monde. En 2014, le bénéfice de McDo a reculé de près de 15% par rapport à l’année précédente, et Coca a perdu 14% sur le troisième trimestre 2014.

Enfin, donc, les campagnes anti-malbouffe commencent à porter leurs fruits. Les lobbies anti-viande commencent à être entendus. Les publicités vaguement trompeuses sur la « qualité » (en fait l’hygiène qui est, de fait, irréprochable même quand on trouve accidentellement des bactéries indésirables…), les qualités organoleptiques, l’abus de sucres, de gras et de sel, toutes ces vérités qui n’étaient pas bonnes à dire font leur petit bonhomme de chemin dans la tête des consommateurs.

Dans le communiqué de presse de McDo, on s’excuserait presque (vvis-à-vis des actionnaires ?) que « cette performance n’est pas vraiment une surprise puisque le groupe avait averti que sa prévision d’une stagnation de ses ventes annuelles à nombre de magasins comparables serait compromise. » Ainsi donc, quand les affaires vont mal, ce n’est pas grave si on prévient avant.

Mais il y a encore mieux. Lisez bien : « La chaîne de fast-food, fondée en 1955 par Ray Kroc, n’a pas été épargnée en 2014, soit en raison d’erreurs stratégiques et de la rude concurrence de ses rivaux (Etats-Unis), soit pour des raisons sanitaires (Asie) ou alors pour des raisons géopolitiques (Europe, notamment en Russie) et le renforcement du dollar. » Autrement dit, l’épineuse question de la malbouffe n’est pas mentionnée, si ce n’est derrière de sibyllines « erreurs stratégiques« , que tout cela est la faute des concurrents, des bactéries, de la géopolitique et de la monnaie. Question à McDo : pourquoi l’Europe pose-t-elle un problème géopolitique ? A cause du terrorisme ?

Les solutions ? « Revoir la carte et donner plus de liberté aux franchisés pour se relancer« . Gageons qu’en France, après les sandwiches au cantal, les cafés expresso, le bureau de poste électronique avec le wifi, le petit déjeuner avec jus d’orange pressé, Mc Do essaiera de vendre du couscous, de la charcuterie, des lasagnes, de la choucroute, de l’aligot, tout cela au nom de l’adaptation de la chaîne aux goûts des consommateurs…

Une autre piste :  » Il a décidé de faire une pause dans l’ouverture de nouveaux restaurants et ne va investir que 2 milliards de dollars cette année, soit un plus bas depuis plus de cinq ans. » Bel aveu d’erreur stratégique, d’orgueil et d’inculture locale. Mais Mc Do reste Mc Do, rassurons-nous : «Nous sommes persuadés que ce niveau d’investissements est avisé alors que nous travaillons à retrouver notre dynamique et à améliorer les ventes et la rentabilité de nos 36.000 restaurants à travers le monde », souligne le directeur financier Pete Bensen. Toujours ce besoin de compter ses « restaurants » dont on sait qu’ils ont perdu la bataille du nombre devant Subway.

Quel punch dans la défaite ! Saluons les artistes et faisons le pari audacieux que l’inébranlable optimisme de Ronald donnera des solutions à ce qui pourra devenir aussi, si les positions ne se redressent pas, la plus belle gabegie alimentaire mondiale.

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Document sur YouTube sur la fabrication des frites chez McDo


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